Quand Macron compte ses sous, l’hôpital compte ses morts !

Le Président de la République a déclaré la guerre. Mais envoie-t-on des soldats affronter l’ennemi sans armes ? Pour « la guerre » contre cet ennemi invisible, le CORONAVIRUS, doit-on envoyer au front le personnel hospitalier sans matériel ?

On est reparti comme en 1940 !

On manque de tout : de masques, de lits, d’appareils respiratoires, de tests, de médicaments…

 

Si le personnel hospitalier manque de protection et qu’il tombe malade à son tour, qu’il décède, qui va soigner les malades ? On s’engage dans un cercle vicieux.

A l’hôpital de Chaumont, on en est à un point tel que pour gérer la pénurie de masques la direction demande de les porter uniquement lorsque les soignants sont en contact avec les patients plus de 15 minutes, ou lorsqu’ils sont en contact avec les patients suspectés ou confirmés Covid-19 (affranchi 27/03/2020).

91913229_221291612279731_6226764858990264320_n

Gouverner, c’est prévoir !

Selon la cellule d’investigation de Radio France (23/03/2020) : La pénurie de masques, pour le syndicat national des infirmiers : « Est un scandale d’état équivalent au scandale du sang contaminé ». La France a réduit considérablement son stock, il était à plus d’un milliard il y a 10 ans. M. VERAN, Ministre de la santé nous informe le 17/03 sur France inter qu’il n’était plus que de 110 millions. Pourtant Agnès BUZYN la précédente Ministre de la santé de MACRON se voulait rassurante dans les médias le 26/01 : « il n’y aura pas de pénurie de masque en cas d’épidémie du Covid-19 sur le sol Français ». Aurait-elle menti ? Le personnel médical découvre alors, effaré que la France ne dispose pas du stock nécessaire de masques pour faire face à l’épidémie.

« Des centaines de milliers de personnes vont être contaminées, d’autres vont mourir faute d’impréparation du gouvernement et de mauvaises décisions qui ont été prises. Le principe de base c’est d’avoir en stock des masques FFP2. Ces masques, tout comme les masques chirurgicaux, auraient dû être commandés le plus tôt possible. Gouverner c’est prévoir. Quand la crise sera finie, nous espérons que certains responsables qui ont été incapables d’organiser la défense sanitaire du pays auront à répondre de leurs actes devant la justice.»

« C’est ahurissant, on ne pensait pas que les stocks de l’État étaient si bas, s’indigne à son tour le président du syndicat des biologistes (SDB). Les biologistes sont en première ligne pour réaliser les tests de dépistage du coronavirus. « Nous n’avons pas assez de masques pour travailler correctement. Certains d’entre nous avait stocké des masques du temps du H1N1, mais ils étaient périmés. Et cela ne concerne pas uniquement les masques : un dépistage de masse en France n’est guère envisageable, nous n’en avons pas les moyens en termes de matériels et de réactifs nécessaires pour réaliser ces tests. »

« C’est une faute professionnelle grave », estime le président de la Fédération des médecins de France (FMF). « Au début de la crise, le ministère nous a dit qu’ils étaient prêts, qu’il y avait des stocks d’État. Or, on a réalisé ces dernières semaines que c’était faux. Il n’est pas acceptable d’envoyer des soignants « au casse-pipe » sans aucune protection. Cette administration qui nous impose des procédures souvent contraignantes est incapable de protéger correctement les professionnels de santé qui vont prendre en charge les patients dans cette épidémie. Il faudra une commission d’enquête parlementaire pour que des têtes tombent. Certains auront des comptes à rendre. Tout ça va laisser des traces. »

La France a sacrifié une entreprise à Plaintel, en Bretagne, qui pouvait fabriquer jusqu’à 200 millions de masques par an. En 2005, un protocole d’accord avait été signé avec le Ministre de la santé. « Nous nous engagions à garantir une production d’au moins 180 millions de masques par an. Et puis il y a eu un désengagement de l’état fin 2010. » L’usine a fermé en 2018 alors que nous manquons cruellement de masques face à l’épidémie. Au Ministère de l’Économie, (Bruno LEMAIRE est ministre depuis 2017) on assure « ne pas avoir eu les moyens d’empêcher une fermeture d’usine dans un secteur qui n’était pas alors considéré comme stratégique.» (cellule d’investigation de Radio France 03/04/2020).

Le gouvernement a -t- il réellement commandé des masques à l’étranger ? Aucune importation publique (d’État) entre décembre 2019 et mars 2020 n’a été constatée par les douaniers ! Commission d’enquête LFI Covid-19 (source Fédération CGT des douanes).

Des chiffres qui font froid dans le dos !

Le manque de lits était tel que Chaumont a ré-ouvert son service réanimation (fermé depuis 5 ans), mais seulement provisoirement. Le service pneumologie est toujours fermé depuis 2 ans. Depuis 1992 l’offre de soins a conduit à la réduction de 100 000 lits d’hospitalisation complète en France (rapport LARCHER). De 2015 à 2017 (Macron était ministre de l’économie de François Hollande à partir de 2014) 15 960 lits en chirurgie et médecine ont disparu (source Figaro qui a produit une carte de France avec la répartition de ces suppressions par région). La loi santé de 2016 instituant les GHT (groupements hospitaliers de territoire) a eu un seul but : faire des économies budgétaires au détriment de la capacité de soins. En 2019 (deuxième année du quinquennat Macron) l’hôpital a perdu 4512 lits.

Autre sujet de préoccupation : il y des malades sévères pour qui l’oxygénothérapie est la première réponse. Avons-nous assez de bouteilles ? de respirateurs, de tubulures ? d’extracteurs, de réservoirs de gaz ?

Dans son communiqué, France Assos Santé demande au gouvernement « de remettre en marche en urgence l’usine Luxfer, qui produisait des bouteilles d’oxygène dans le Puy-de-Dôme, fermée en mai 2019 malgré des carnets de commandes pleins ». La seule en Europe à fabriquer essentiellement des bouteilles d’oxygène médical, ainsi que des appareils respiratoires » (Le Monde 02/04/2020).

Le manque de médicaments c’est la catastrophe dans la catastrophe ! (Mathilde PANOT Assemblée Nationale le 31/03).

«  Il reste 2 à 3 jours de stock dans certains hôpitaux : d’anesthésiques, de sédatifs pour les personnes en réanimation, de morphine, d’antibiotiques… Le manque de médicaments comme les curares c’est l’impossibilité de mettre sous respirateur toutes les personnes qui le devraient. Ce sont des gens qui vont mourir d’étouffement à cause de douleurs alors qu’on aurait pu les sauver. Des hôpitaux craignent une rupture de stock ».

Édouard Philippe le 01/04 à l’Assemblée nationale a à nouveau assuré que le pays avait « de quoi tenir durablement » en matière de stocks de médicaments. Il évoque néanmoins la nécessité d’assurer une gestion « de très court terme », notamment pour les produits de réanimation. (la Dépêche 01/04). Confirmant ainsi l’inquiétude des députés d’opposition.

Les tests sont des armes de dé-confinement

Si l’on veut sortir au plus vite du confinement il est nécessaire de mettre en place le dépistage et ne mettre exclusivement en confinement que les malades du Covid-19 et les soigner. Mais cela se planifie et s’organise : production, logistique, soins…et l’État doit intervenir : réquisitionner les moyens de production et même nationaliser si nécessaire. Mais le gouvernement aveuglé par son logiciel ultra libéral pense que la main invisible du marché peut tout régler.

Mais il y a un hic ? Depuis le 13 mars, le gouvernement dispose d’une solution pour augmenter considérablement les capacités de tests en France (jusqu’à 300 000 tests par semaine). 15 jours plus tard rien n’a bougé.

Implantés sur tout le territoire, 75 laboratoires publics (et leurs 4 500 employés) dépendent des départements et effectuent les analyses de contrôle des eaux, d’hygiène alimentaire ou de santé animale. Contrairement aux laboratoires de santé humaine, qui ne traitent ordinairement qu’un faible nombre d’analyses, ils sont dimensionnés pour travailler « par troupeaux », à la chaîne : pendant les crises de la vache folle ou de la peste aviaire, ils ont réalisé des dizaines de milliers de tests… (Le Point 03/04/2020)

Pour le Covid-19 le gouvernement va-t-il continuer de se priver de ces 75 laboratoires publics ? La pénurie de masques nous a conduits au confinement, la pénurie de tests va-t-elle nous y maintenir ?

La lutte pour la guérison de l’hôpital !

Le médecin urgentiste Christophe Prudhomme, porte parole de l’association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuf) alerte dans ces termes dans le magazine Vie Nouvelle : « Aujourd’hui, l’hôpital se dirige vers une mort clinique si nous n’arrivons pas à les stopper. Le mouvement actuel qui embrase les établissements, avec un soutien très majoritaire de la population, doit nous rendre optimistes. L’ensemble des revendications mises en avant par l’ensemble de la profession allant jusqu’aux professeurs de médecine montre que l’affrontement est bien sur les valeurs. D’un coté le service public hospitalier financé par la sécurité sociale, de l’autre côté le monde du marché avec sa logique de rentabilité de l’hôpital-entreprise financé par les assureurs privés(…). Les théoriciens du capitalisme débridé, destructeur et inhumain commencent à être démasqués. »

D’ailleurs les craintes de privatisation sont confirmées le 31/03 par les révélations de MEDIAPART sur les contours du plan promis (post Covid-19) par Macron pour soi-disant « investir dans l’hôpital public ». Ce média s’est procuré une note du 26/03 de la Caisse des Dépôts et de Consignation (CDC). « En gros, le contenu essentiel de la note, c’est de proposer que l’argent public et des actions de consolidation financière soient orientées vers le secteur privé, sans argument pour fonder cette proposition. »

Mais rien n’est perdu, avec la majorité de la population nous allons réanimer l’hôpital public et plus largement notre système de santé et notre sécurité sociale.

Chaumont Insoumise 52

Un commentaire

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s